samedi 8 octobre 2016

NOTE DE LECTURE

TAMARIS
George Sand
Edit. Livres en Seyne, La Seyne-sur-Mer

    George Sand alors âgée de 57 ans vint passer trois mois début 1861 à Tamaris pour raison de santé. Elle aurait préféré Nice, mais le Var était moins cher…
De ce séjour qu'elle mit à profit pour parcourir la région tant à pied qu'en voiture ou en bateau, elle ramena un herbier, de très nombreuses notes et un roman : Tamaris.

    Tamaris ravira évidemment les amateurs de belles lettres, de grands et beaux sentiments. Mais les élans du cœur et les passions sont corsetés par les convenances et la bonne manière. Nous sommes ici en plein romantisme. Il ne faut pas bouder son plaisir même si le récit semble bien suranné. Il y a également toute l'idéologie de classe inhérente à l'époque et les rapports à la religion. Mais n'est-ce pas une manière de les dénoncer ou demeure-t-elle la baronne Dudevant ? Si on connait tant soit peu la biographie de l'auteur, on penche sans hésiter pour la première hypothèse.

    Magnifique "documentaire" sur la région. Pourtant la dame de Nohant ne donne pas toujours une image flatteuse ni de la Provence ni de ses habitants. Si elle parait avoir aimé son séjour, elle reste tout de même très critique. La rusticité la rebute, elle trouve l'architecture hideuse (exception faites des villas des riches et aristocratiques hivernants et les hôtels d'Hyères !), elle donne le parlé pour rugueux et vulgaire. Mais en même temps elle semble éprouver une fascination pour la "sauvagerie" et l'exotisme des lieux. Il faut admettre que pour l'âme romantique amoureuse des sous-bois ombreux et des étangs brumeux de son Berry natal, il y avait de quoi être surpris. Surpris aussi par son voisinage et ses rencontres, pêcheurs et paysans qui devaient être bien différents de ses fréquentations habituelles. Aucun risque d'y croiser ici quelques Chopin… même égarés !
    Faut-il y voir une "maussaderie" liée à ses états de santé ?
    Mais rendons-lui grâce. Les descriptions minutieuses, documentées et d'une très grande richesse constituent un document inestimable sur ce que pouvait être Toulon et ses alentours, de La Seyne à Hyères au XIX eme siècle.
    On se délectera des descriptions de la région et des habitudes de vie d'une époque bien lointaine où collines et vallons n'étaient pas couverts de villas et de centres commerciaux.

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