dimanche 27 novembre 2016

NOTES DE LECTURE

Le grand marin
                                         Catherine POULAIN
                                          Éditions de l'Olivier

On a tous en mémoire "Les Pescadous ouh ! Ouh !" de Vincent Scotto chantés par Alibert. C'était dans les années 30.  Mais c'est loin de Marseille et à des années lumières de la Canebière * que le roman de Catherine POULAIN nous transporte. C'est le premier opus de cette écrivaine atypique que l'on peut déjà classer dans la colonne des écrivains voyageurs. Cette provençale (elle habite Manosque la patrie de Giono) a bourlingué aux quatre horizons, fait trente six métiers. C'est son expérience de marin- pêcheur en Alaska (10 années tout de même) qu'elle a mis en roman à travers un personnage qui lui ressemble : Lili.

La première partie est un extraordinaire documentaire sur la pêche dans le Grand- Nord, sur la rudesse de la vie, de ces hommes (car c'est un monde d'hommes les femmes y sont rares). Ici tout n'est que peine, froid, fatigue, crasse, dangers, blessures mais c'est également compagnonnage et camaraderie et coups de gueule quand plus rien ne va. Le salaire est maigre, parfois inexistant si la pêche est mauvaise, transformant ces marins du bout du monde en demi clochards. À terre ce sont les bars, les coffee-shop déprimants, l'alcool; celui qui réchauffe, fait oublier, tient compagnie. La drogue parfois.
La deuxième partie est la mise en scène du tiraillement de Lili, l'apprenti matelot, entre sa soif têtue et compulsive de liberté et son amour pour un autre matelot,  le "grand marin".  Qui triomphera?
Que veut se prouver Lili au travers des épreuves qu'elle s'impose ? Qu'elle est libre, qu'une femme peut être aussi forte qu'un homme ? Veut-elle fuir et quoi ?

L'écriture est à l'image de l'auteure (de son personnage !), vive, libre, brute, radicale, acérée. Les puristes diront que ce n'est pas de la littérature. Ils auront raison, ce n'est pas de la littérature, c'est du sang, de la sueur, de la peine, de l'art.

Aujourd'hui Catherine POULAIN partage sa vie entre la Haute Provence où elle est bergère et le Médoc comme saisonnière agricole.

* Pour se rafraichir la mémoire ici par Ginette Garcin, dans une Provence d'opérette. une autre époque !
https://www.youtube.com/watch?v=NCcsXROsDFI




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