mardi 28 mars 2017

Le patrimoine hyérois (côté terre)


                                                     par Michèle LAMBINET

Réputée pour son climat et sa situation géographique exceptionnelle, Hyères est surtout connue comme une station balnéaire aux potentialités et structures touristiques qui lui ont valu d'obtenir récompenses et labels.

Ancienne station climatique, relativement épargnée par l'empreinte de l'homme, la ville s'est engagée très tôt dans la protection et la valorisation de son patrimoine, qu'il soit naturel ou culturel. Depuis 2014 la «cité des palmiers» appartient au réseau des «Villes d'art et d'histoire». Son patrimoine urbain est très varié et date de toutes les époques. Comme il est impossible de résumer en quelques pages la valeur des lieux incontournables de cette commune varoise, je n'en donnerai qu'une approche partielle. Mise en ligne oblige!



                                  Au premier plan: Quartier de la Collégiale Saint Paul vu depuis la Villa Noailles

Sur le territoire hyérois, les amateurs d'histoire et de vieilles pierres peuvent découvrir des traces d'occupation humaine datant de la préhistoire. La pierre à cupules, sur le versant oriental de la colline du château, date du néolithique.

Proche de la plage de l'Almanarre très prisée par les adeptes du kitesurf et de la planche à voile, le site d'Olbia est le seul exemple de ville grecque intégralement conservé sur le littoral provençal.
Au quatrième siècle avant notre ère, des marins phocéens venant de Massalia (Marseille) ont fondé un comptoir commercial fortifié, auquel ils ont donné le nom d'Olbia (qui signifie la bienheureuse en grec). Pour visionner quelques photos, je vous invite à regarder le diaporama dont le lien est mentionné à la fin du dossier.

Le futur Frédéric VII du Danemark, hivernant à Hyères en 1848 s'intéressa aux ruines de cette ancienne cité grecque qui avait été conquise par les romains puis abandonnée au moyen-âge, lorsque les habitants se sont réfugiés sur les hauteurs pour se mettre à l'abri des incursions barbaresques. De cette période médiévale, Hyères a conservé des bâtiments et vestiges qui méritent un détour.

Sur la colline du Casteou (altitude 200m), les ruines du château féodal des seigneurs de Fos dominent la cité. En 1596 Henri IV avait donné ordre de raser partiellement la forteresse et Louis XIII fit procéder à son démantèlement définitif en 1620 ce qui explique l'état actuel des vestiges. Ils ont été classés au titre des «Monuments Historiques» en 1862 et depuis quelques années un chantier de fouilles y est organisé en septembre.

















  Vestiges d'un rempart (autres photos sur diaporama Hyères, partie médiévale)










La collégiale Saint Paul, Monument Historique elle aussi, abrite une belle collection d'ex-voto évacués de la chapelle Notre Dame de Consolation avant les bombardements de 1944. Elle a été restaurée dernièrement et est à nouveau ouverte depuis le 1er mars 2017.
D'autres Monuments Historiques, comme la tour des templiers, l'église Saint Louis ou quelques portes  témoins des trois enceintes qui protégeaient la place forte, sont aujourd'hui accessibles au public; par contre la majorité des bâtiments datant des siècles suivants sont souvent propriétés privées et non visitables.

Devenue station thermale à la fin du XVIIIème siècle et surtout à partir de 1830 la ville a explosé hors de ses murs et perdu la plus grande partie de ses remparts. A cette époque, les anglais en particulier y ont laissé la marque d'une architecture différente (places, fontaines, églises anglicanes..).  Plusieurs générations d'architectes et de promoteurs éclairés ont façonné les nouveaux quartiers au XIXème siècle. Hyères était fréquentée par la haute aristocratie européenne, il y reste d'ailleurs quelques grands hôtels et villas luxueuses qui ne se visitent qu'exceptionnellement (Journées Patrimoine).





   Eglise anglicane et fontaine Godillot


                                                 


Villa Saint Hubert, résidence de Godillot
          











  Ancien hôtel des îles d'Or









 Le Castel Sainte Claire bâti en 1848 pour Olivier Voutier, découvreur de la Vénus de Milo, est l'une des rares villas du XIXème siècle construite à l'intérieur des remparts de la ville. Devenu propriété d'Hyères en 1955, son parc fut aménagé en jardin botanique accessible à tous (pas la villa). Propriétés privées, également entourées de végétaux exotiques et méditerranéens, la villa mauresque bâtie en 1881 et la villa tunisienne en 1884 témoignent du triomphe de l'éclectisme au XIXème siècle.

Le château Horace Vernet édifié en 1855, à la demande du peintre et ami d'Olivier Voutier, dans un quartier rural d'Hyères (lieu dit Les Bormettes à La Londe les Maures, commune détachée d'Hyères en 1901) est lui aussi un survivant de la richesse architecturale de la station climatique au XIXème siècle. Il est l'un des premiers lieux de villégiature de retraite de la région. Quasiment nu de toute décoration à l'époque du célèbre peintre, le château fut doté plus tard d'éléments décoratifs et architecturaux signes du développement de l'héliotropisme. Son toit terrasse est l'un des premiers de la région. (voir description page 15 et suivantes dans le livre «La Londe les Maures Spicilège Alphabétique» publié en 2013 par l'association Alpha).

La partie ancienne d'Hyères située à 5 km de la mer dispose d'une villa, inscrite Monument Historique et représentative de l'architecture moderne française des années 1920/1930. Il s'agit de la villa Noailles fréquentée jadis par une élite artistique qui formait l'entourage de ses riches et excentriques propriétaires. Vendue à la municipalité en 1973, elle se visite en entrée libre toute l'année et va accueillir prochainement son 32ème festival international de la mode et de la photographie.












                                                   Villa Noailles et son jardin cubiste



  Sur la colline de Costebelle dominant la  presqu'île de Giens, la chapelle Notre Dame de Consolation remplace un ancien sanctuaire détruit lors d'un bombardement en 1944. Un magnifique panorama sur le double tombolo de la presqu'île de Giens et la rade d'Hyères nous donne un aperçu du patrimoine naturel de la commune.

Notre Dame de Consolation 


 Pour découvrir toutes ces bâtisses d'Hyères, une ville actuellement valorisée par le végétal et le fleurissement, je vous invite à réaliser les circuits proposés par son office de tourisme, seuls ou en visites guidées ou à faire les promenades depuis votre fauteuil en visionnant quelques diaporamas (liste de liens ci-dessous).

Pour conclure ce petit condensé concernant le patrimoine hyérois : La «cité des palmiers» doit son charme actuel à la chance qu'elle a eue (pour ceux qui estiment que c'est une chance!) après l'arrivée du chemin de fer et surtout l'invention de l'expression "Côte d'Azur", de ne pas évoluer comme ses deux concurrentes du XIXème siècle: Cannes et Nice.

 Liens pour découvrir le patrimoine d'Hyères (images et textes complémentaires)

Site d'Olbia diaporama fait en 2013
http://www.etc-etc.fr/media/olbia.pdf

Sanctuaire d'Aristée diaporama fait en 2016
http://www.etc-etc.fr/media/aristee.pdf

Hyères partie médiévale diaporama fait en 2014
http://www.etc-etc.fr/media/hyeres-medieval.pdf

Massillon un illustre inconnu hyérois dossier réalisé en 2013
 http://www.etc-etc.fr/media/massillon.pdf
Hyères partie XIXème siècle diaporama fait en 2014

http://www.etc-etc.fr/media/hyeres19s.pdf
XIXème siècle sur commune d'Hyères: Horace Vernet et son château dossier 2010
http://www.etc-etc.fr/media/vernet.pdf

XXème siècle à Hyères: Villa Noailles diaporama fait en 2016
http://www.etc-etc.fr/media/noailles.pdf





Pour approfondir vos connaissances sur le patrimoine hyérois vous trouverez ci-dessous une
Mini bibliographie accessible à tous.


«Hyères en images» d'Odile Jacquemin 1999

«Hyères les Palmiers plus de 2000 ans d'histoire» Editions Maury 1993

Pour une première approche tous les petits fascicules édités par l'office du tourisme
d'Hyères suffisent amplement.

Ensuite rien ne vous empêche de consulter des livres plus fournis notamment celui écrit par
Alphonse Denis (1794/1876), l'homme qui a lancé Hyères et qui fut maire de la ville.
«Hyères ancien et moderne» Alphonse Denis.

Fait pour Alpha
 mars 2017





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