vendredi 14 avril 2017

Devoir de mémoire et risque d'amnésie



La relecture d'un témoignage oublié sur la grande guerre, "Vie des martyrs" par un auteur également injustement oublié, Georges Duhamel m'a ramené au présent.


1914 - 1918. Un siècle après, les commémorations se suivent. Instants de mémoire qui se chassent l'un l'autre, avant de tomber dans l'oubli.
Plus jamais ça ! Avaient crié les survivants du terrible conflit, avant de recommencer 20 ans plus tard différemment certes mais tout aussi épouvantable.
Pourtant déjà des voix s'étaient élevées au-dessus du tumulte des va-t-en guerre de tous poils. Romain Rolland et Jean Giono en France, Stefan Zweig en Autriche, Hermann Hess et Erich Maria Remarque en Allemagne, pour ne citer qu'eux. Ils ont dit leur haine de la guerre, leur désappointement face à la folie qui s'était emparée des hommes, leur effarement devant les nationalismes exacerbés. Ils ont dit que la guerre n'avait d'autre résultat que de faire des millions de morts et de semer le désespoir. En leur temps ils ont bravé les foudres de leurs contemporains. Ils ont été menacés, poursuivis, condamnés parfois. Accusés de traîtrise, de défaitisme.


                                                                       Hermann Hess en Suisse

A une époque où les conflits armés gagnent du terrain chaque jour, où des populations entières sont jetées sur les routes et sur les mers, où les nationalismes paroxystiques pointent à nouveau le nez, où nous regardons stupéfaits les dirigeants du monde se défier sans nous rassurer sur leur état mental, avons-nous le droit d'être serein ?

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