vendredi 16 octobre 2020

L'eau vive

 


Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive

Elle court comme un ruisseau, que les enfants poursuivent

Courez, courez vite si vous le pouvez

Jamais, jamais vous ne la rattraperez

Qui ne connaît la chanson écrite et chantée par Guy Béart pour le film éponyme sorti en 1958: L'eau Vive? 



C'est une histoire enracinée autour de la Durance, au cœur de la Provence, du Gapençais et du Briançonnais. Le scénario est signé Jean Giono et Alain Allioux, la réalisation de François Villiers. 

Le contexte.

1955. La Haute vallée de la Durance est en complet bouleversement. Electricité De France dans le cadre d'une campagne nationale d'investissement hydroélectriques sans précédents se prépare à construire un barrage au niveau du village de Savines dans les Hautes Alpes, qui deviendra plus tard Savines-le-Lac. L'affluent du Rhône, qui prend sa source près du col de Montgenévre au-dessus de Briançon, va être barré, canalisé, détourné. Des millions de Francs vont être mobilisés pour indemniser les propriétaires des terres inondées. On reconstruit des habitations, des fermes plus haut souvent à l'identique. L'argent coule à flot. 




EDF pour promouvoir ces investissements pharaoniques commande une quarantaine de films. Jean Giono est pressenti pour la réalisation de l'un d'eux, sur le barrage de Serre-Ponçon. L'état-major d'EDF voulait un documentaire porté par une signature prestigieuse montrant des grues, les camions, une fourmilière d'ouvriers sur fond de musique emphatique. C'était mal connaitre Giono. Loin du film de propagande imaginé, il propose une fiction qui repose sur une métaphore. Comparer la Durance à une jeune fille libre, indépendante et sauvage à la fois. Bien entendu, il y aura tout de même des grues et des camions, mais ce sera très accessoirement. Surpris, étonnés, puis enthousiastes les dirigeants de la société nationale acceptent et signent un blanc-seing à Giono. Il sera entièrement libre de sa création. EDF n'exercera aucun droit de regard sur la production du film. Une telle confiance aujourd'hui fait rêver!

Le tournage qui suivra tout de même l'avancée des travaux et les montreront, se déroulera de 1955 à 1957. 


Le synopsis 

Une jeune orpheline, Hortense, se voit du fait de d'expropriation des terres dont elle a hérité à la tête d'une richesse de 30 millions de francs. Cette fortune attire les convoitises. Mais la Jeune fille, éprise de liberté comme l'eau vive du fleuve échappera à tous ses "poursuivants" et trouvera refuge auprès d'un oncle, le berger Simon.



C'est Pascale Audret qui sera Hortense. Au générique figure une adolescente alors inconnue que l'on retrouvera plus tard dans les années 60: Dany Saval. Jean Giono, lui-même, sera le narrateur en voix off, et bien entendu Guy Béart composera la musique. 



 Guy Béart et Jean Giono


La réussite commerciale est fantastique, bien au delà des espérances d'EDF, qui n'en attendait pas tant. Le thème musical du film sera sur toutes les lèvres. Un succès sans précédents.  


Deux vidéos:

La Chanson:

https://www.youtube.com/watch?v=IoCJWoCE00Y

Quelques images:

https://www.youtube.com/watch?v=pZ682l8diCs


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