vendredi 16 avril 2021

Lingua provençale

 

Traduit en provençal,  d'après le "Guide du littoral" édité par ALPHA en 2015 un texte sur les Salins et Brégançon 

Allez! Un peu d'effort, Vous y arriverez... sinon voir plus bas l'original en version intégrale.




Les Vieux Salins d'Hyères D'une superficie de 350 hectares environ et sur trois kilomètres de long, les Vieux Salins constituent aujourd'hui une zone humide au potentiel écologique d'une exceptionnelle diversité. C'est son découpage irrégulier qui lui confère des ambiances naturelles bien plus marquées qu'aux Pesquiers, sur la presqu'île de Giens : une véritable palette colorée de nuances, de l'orangé au gris bleu et au vert tendre. Le site recèle une flore emblématique adaptée au sel et la faune est riche de plus de 110 espèces d'oiseaux à la recherche de zones d'hivernage ou de nidification. Le Conservatoire du littoral est propriétaire depuis 2001, mais c'est la commune d'Hyères qui gère les Vieux Salins avec l'assistance technique et scientifique du Parc national de Port-Cros. Le site ne date pas d'hier. En effet, l'exploitation salinière remonte à plus haute Antiquité. Cependant, c'est au Moyen Age (Xe siècle) que les moines de Saint Pierre de Montmajour (près d'Arles) développent les pêcheries d'Hyères et la production de sel. Cette fabrication est des plus simples, à peu près livrée à la nature. Les sauniers (ou encore saliniers) se contentent d'aider le travail grâce à une température constante, à l'action énergique du soleil et des vents souvent forts sur le littoral maritime.

En 1806, la Compagnie Eynard rachète les salines d'Hyères et agrandit les dépendances jusqu'en 1856, date à laquelle la Compagnie des Salins du Midi devient gestionnaire. A cette époque, les 200 hectares en exploitation fournissent 21 000 tonnes de sel grâce au travail pénible et douloureux de 400 salariés. Sur ce total, 15 000 tonnes sont exportées sur des navires suédois, norvégiens ou russes qui accostent sur place. A cette époque, la douane prélève un impôt à un tarif différent selon la destination (exportation ou consommation intérieure).

En 1966, la Compagnie arrête l'exploitation salinière pour la reprendre en 1980, mais la production cesse à nouveau définitivement en 1995 pour des raisons économiques. Une gestion hydraulique minimale est appliquée sur le site jusqu'à l'acquisition par le Conservatoire du Littoral. Les Vieux Salins deviennent une zone naturelle protégée où des visites guidées sont organisées pour découvrir la faune et la flore.

Le Fort de Brégançon. Ce majestueux rocher entre terre et mer présente un patrimoine riche de 2000 ans. Haut de 35m, à l’abri de la houle d’Est, l’îlot est d’abord un comptoir grec (IVe siècle av JC) facilitant le commerce et le cabotage avec les Ligures établis sur le territoire à proximité (tribu des Bormani). Les auteurs antiques le situent précisément sous le vocable de Pergantion. Plus tard, après avoir été un inquiétant repaire de pirates (les Sarrasins ont été expulsés du Fraxinet en 972), une seigneurie de Brégançon est créée à la fin du IXe siècle. L’îlot est fortifié au XIe siècle en devenant propriété du seigneur de Bormes, vicomte de Marseille. Frère de Saint Louis, Charles d’Anjou, de par son mariage en 1257, devient Comte de Provence et achète Brégançon qu’il fait réaménager (le fort était originellement situé sur le continent et a été séparé par un bras de mer). Son arrière petite fille, la reine Jeanne vient s’y réfugier, fuyant les troupes de ses états de Naples et de Sicile. Brégançon devient forteresse royale en même temps que le Comté de Provence est légué au roi Louis XI en 1481. En 1574, le roi Henri III élève la seigneurie de Brégançon en marquisat. Durant la guerre de Trente ans, contre l’Espagne, le Cardinal de Richelieu réorganise la défense des côtes : l’actuel fort de Brégançon est construit. Après la Révolution, Bonaparte, qui y a séjourné en 1793, renforce sa garnison. L’îlot reste forteresse militaire jusqu’en 1919 où il est déclassé. Site pittoresque, le fort reste propriété de l’Etat. Le Général de Gaule y réside une nuit en 1964 pour le vingtième anniversaire du débarquement en Provence. En 1968, le fort est affecté au Ministère des Affaires Culturelles afin qu’il serve de résidence officielle au Président de la République en villégiature. Pierre-Jean Guth, lauréat au prix de Rome, est chargé de son aménagement. De Georges Pompidou à Nicolas Sarkozy, tous les présidents successifs y ont séjourné avec plus ou moins de plaisir et de durée.


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