Les férus d'histoire connaissent Jules Michelet, Fernand Braudel, les maîtres. Le premier a apporté une vue de l'histoire qui a soudé des générations de Français, tandis que l'autre a fait de cette histoire une science. Mais voici que débarque un ovni - on me pardonnera cette familiarité : Paul Veyne.
Aixois de naissance, normalien il fut d'abord agrégé de grammaire. Rapidement il est happé par son terroir. Et dans le pays d'Aix dès qu'on regarde à terre on découvre des civilisations antiques. Il deviendra historien spécialiste de la Rome antique après des études à l’École française de Rome.
L'originalité de ses travaux repose sur une opposition à l'école braudélienne. Il ne pense pas qu'il existe une vérité scientifique de l'histoire. "Il n'y a pas de science d'un fait qui ne se produit qu'une fois et ne se reproduira pas" écrit-il dans un essai: Comment on écrit l'histoire. Il y a l'écriture. La vérité établie par la recherche est seulement UNE vérité.
La communauté historienne est divisée. Comment peut-on ainsi ruiner les bases même de la recherche dans ce domaine?
Le franc-tireur est professeur au Collège de France après avoir enseigné à Paris et à Marseille, mais il reste attaché à sa Provence où il finira ses jours le 29 septembre 2022 à l'âge de 92 ans.
Il laisse une œuvre considérable tant sur l'antiquité romaine que sur la philosophie de l'histoire et un essai sur la poésie de son ami René Char.
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