Les Javanais
Jean Malaquais
édit Libretto
J'avoue j'en ai bavé! Pas vous?
Eux si! Ce sont les ouvriers mineurs des Maures. Ça n'est jamais dit, mais nous le savons, ne nous trompons pas, c'est de La londe qu'il est question.
Années 30, Jean Malaquais descend à la mine. Il connaît son sujet pour y avoir trimé et (s')en être sorti.
De cette rude expérience naîtra un roman, son premier: Les Javanais, qui obtiendra le prix Renaudot.
Ils sont espagnols, turcs, italiens, Polonais, lituaniens, allemands, arabes mais aussi arméniens, et parfois en famille avec femmes et enfants. Pas tous des enfants de Marie. Ils ont atterri (échoué) là pour faire le dernier des métiers. Dangereux, insalubre, mal payé. Mais que faire quand on est proscrit, exilé, apatride en délicatesse avec les autorités de son pays? La mine réclame des bras et n'est pas regardante. Tout à côté par opposition le travail à l'usine d'armement ressemble à un paradis. Ils sont cantonnés dans des baraquements sans confort. Pas d'eau courante bien évidemment; ".. (ça) embaumerait le Peau-Rouge d'avant l'invention de l'eau". Ce quartier on l'appelle "l'île de Java" et eux Les javanais. Leur consolation, c'est trop souvent le vin qui coule à flot et puis la maison close où à défaut d'y soigner son cœur on y trouve l'oubli de temps d'une passe. Leur langue c'est le "javanais", c'est-à-dire, un mélange improbable de tous les idiomes de la terre et qui leur permet à peu près de se comprendre .
Jean Malaquais est né Wladimir Malachi en Pologne. En 1926 à 18 ans il arrive en France. Après avoir connu la vie d'ouvrier, d'apatride, Il se lie d'amitié avec André Gide qui le pousse à écrire. Jean Giono et... Trotski seront admirateurs.
Sa plume? Vive alerte, souvent verte, truculente et volontairement dépourvue d'académisme mais riche. En cela il fait penser à certains de ses contemporains et confères, en osant on dira: Antoine Blondin ou Francis Carco, mais il est résolument positionné à gauche ses engagements et ses écrits en témoignent. Il décédera à Genève en 1998.
Début juillet, La ville de La Londe-les-Maures lui a rendu hommage en donnant son nom au théâtre des Bormettes.
A lire ou à relire
Et pour compléter lors 40 èmes JOURNEES EUROPEENNES DU PATRIMOINE à La Londe:
Malaquais et les Javanais aux Bormettes
Samedi à 10h
Découvrez, le temps d'une visite guidée, le quotidien des ouvriers du quartier des Bormettes à travers le
roman « Les Javanais » de Jean Malaquais. Marchez dans les pas des ouvriers de la mine et de l'usine de
torpilles Schneider des Bormettes. Mêlant histoire et littérature, cette visite vous plonge dans la vie de ces
travailleurs grâce à la lecture d'extraits du roman « Les Javanais » de Jean Malaquais accompagnées
d'images d'archives de la mine et du quartier des Bormettes.
Incontournable
Nouveauté
Durée : 2h - Distance : moins de 2 km.
Visite assurée par Eléna Alonso en collaboration avec l’association MALTAE.
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