Le BLOG de l'association ALPHA (Action Londaise pour le Patrimoine l'Histoire et l'Archéologie)
mardi 14 mai 2019
La salle des pas perdus de l'Assemblée nationale
Le Président François de Rugy entrant en séance
Il est d'usage de nommer ainsi les halls des gares, des tribunaux et autres lieux vastes où l'on doit patienter en marchant... Il est une salle des Pas Perdus à l'Assemblée nationale.
Mais d'où vient l'appellation? À priori la réponse coule de source mais la réalité est toute autre. Retour sur l'histoire:
Aux élections de 1815 la chambre des députés est royaliste tendance royaliste! Trop c'est trop! Louis XVIII doit se résoudre à la dissoudre. Nouvelles élections. La chambre est renouvelée. Certains députés doivent quitter l'Assemblée, ce sont "les perdus" quand à ceux qui voient leur mandat renouvelé ils deviennent "les pas perdus". Comme ils ont l'habitude de se réunir dans une certaine salle elle prend alors le nom de "salle des Pas Perdus".
Le plafond est orné de peintures allégoriques représentant la Paix entourée par les génies de la vapeur sur terre et sur mer, signée Horace Vernet, commande de Louis-Philippe de 1838. A noter que pour sa réalisation le peintre s'était fait aidé d'un élève. Seul exemple à ma connaissance d'œuvre réalisée en collaboration (Tout le monde n'est pas Jeff koons). Sans doute en raison d'une surcharge de travail. En effet à la même période il avait l'immense commande de la galerie des Batailles du château de Versailles.
les voussures d'Horace Vernet
Cette salle est l'une des plus empruntées du Palais, les journalistes peuvent y circuler et rencontrer les parlementaires. A l'ouverture de la première séance de l'après-midi, pour se rendre dans l'hémicycle, le Président de l'Assemblée traverse le salon de la Paix, au son des tambours, entre une double haie de gardes républicains et en présence du public qui montera ensuite dans les tribunes de l'hémicycle assister à la séance publique.
Les critiques ne seront pas enthousiastes, reprochant à Vernet « le désagréable accouplement de certaines allégories mythologiques avec ce que la science et l'industrie modernes ont de plus matériel et de plus tangible ». Laissons le peintre se défendre lui-même : « Depuis longtemps, je fais de vains efforts pour accoutumer les yeux à une innovation qui ramènerait la vérité, et qui, sans changer la poésie de l'Ecriture, lui apporterait au contraire des ressources nouvelles (...) Suis-je ou non dans le vrai ? A cet égard, ma conviction est entière, et je suis persuadé que plus on examinera les motifs de ma croyance, plus elle fera de prosélytes ».
(sources: Assemblée Nationale)
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