mardi 21 septembre 2021

Citation

 


" Ne demandez jamais quelle est l'origine d'un homme ; interrogez
plutôt sa vie, son courage, ses qualités et vous saurez ce qu'il est. "

L’Emir Abd el Kader



Abd el Kader! Le personnage est contreversé. Héros pour les uns symbolisant la résistance à l'envahisseur, à savoir le Duc Aumale et le corps expéditionnaire français en 1830 traitre et lâche pour les autres car il se rendit mettant fin au premier acte de la colonisation de l'Algérie.
L' émir fédére les tribus dont la résistance désorganisée faisait la part belle aux conquérants.  Il devient le chef et le principal artisan de la résistance. Le vent tourne. Un temps les troupes françaises sont en passe de subir d'importantes défaites et de perdre pied, mais avec l'arrivée en juin 1836 du Général Bugeaud dont la mission est d'écraser la révolte et qui utilise la politique de la terre brûlée, c'est le retournement de situation. L'avancée des troupes coloniales est inéluctable. Le 16 mai 1843 une colonne forte de 1300 fantassins et 600 cavaliers, chasseurs, gendarmes, et spahis sous les ordres du duc d'Aumale, fils cadet de Louis-Philippe, attaque par surprise et par hasard la smalah d'Abdelkader ! En effet le campement de la Smalah s'est établi autour d'un point d'eau, près de Boghar et le détachement français qui marche dans une zone aride est à la recherche d'une source pour se ravitailler. Un éclaireur indigène aperçoit la smalah.  La surprise est totale. La bataille sera brève. En une heure et demie, le campement sera détruit. Bien que numériquement en infériorité, les français s'emparent de la smalah sans coup férir. Mais l'émir qui s'était lancé à la poursuite des chasseurs de la division de Mascara dans l'Ouest algérien, absent, échappe au désastre. Sa famille est emmenée en otage, ses trésors saisis, sa bibliothèque dévastée. Le Général Paul Azan historiographe d'Abdelkader écrira, que l'émir "éprouva une violente douleur à suivre la trace de la colonne française retournant à Médéa, par les feuilles arrachées aux livres qui lui avaient coûté tant de peine à réunir".  
Abdelkader continuera la lutte jusqu'en décembre 47, date à laquelle il se rendra avec les honneurs militaires et la promesse d'être envoyé en exil avec les siens à Alexandrie. Mais les choses se passent différemment. Embarqué sur un navire, il est emmené à Toulon où il sera, toujours avec sa famille et sa suite, mis en quarantaine à Saint-Mandrier avant d'être transféré aux Morillons, fort Lamalgue en dépit des promesses faites. Louis-Philippe est favorable à l'exil, mais le parlement s'y oppose. Ce qui n'est pas sans provoquer des remous chez les militaires dont la fibre parlementaire n'était pas très vigoureuse, et qui s'estiment bafoués par ce qu'ils considèrent comme un parjure. 
En avril 48 Abdelkader sera transféré à Pau, puis enfin à Amboise. 
Il est oublié dans la tourmente révolutionnaire de l'époque et ce n'est qu'en 1852 qu'il sera libéré par Napoléon III et envoyé à Istanbul… 

La prise de la smalah inspirera au peintre Horace Vernet le célébre tableau visible au Château de Versailles dans la Galerie des Batailles.



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