Hérodote le site consacré à l'histoire publie ces jours-ci un article sur la création de la "Sécu". Voici le début de cet article. le reste est réservé aux abonnés d'Hérodote.
La Sécurité sociale souffle ses 80 bougies ! Cible de critiques permanentes, faisant régulièrement l’actualité du fait de son déficit, elle est devenue un enjeu majeur du débat politique. Son Histoire pourra éclairer ceux qui aujourd’hui s’interrogent sur son avenir. Alors qu’elle répondait en 1945 à un idéal de solidarité intergénérationnelle et interclasses, elle tend à devenir un simple levier de réduction des dépenses publiques...
4-19 octobre 1945 la France se dote d’une Sécurité sociale révolutionnaire
À la Libération, dès 1945, le gouvernement provisoire de la République française, sous l'égide du général de Gaulle, met en œuvre un ambitieux programme de réformes sociales en profitant de ce que les instances patronales, quelque peu compromises dans la Collaboration, n'étaient guère en état de le contester.
Il reprend à son compte le programme ébauché par le Conseil National de la Résistance le 15 mars 1944. Ce programme quelque peu évanescent va aboutir à un projet de Sécurité Sociale proprement révolutionnaire et sans guère d’équivalent dans le monde… hormis en Allemagne.
Ce projet va être porté par deux hommes de bonne volonté et issu de camps opposés : le haut fonctionnaire Pierre Laroque et le ministre communiste Ambroise Croizat. Il va surtout être soutenu par toutes les familles de pensée issues de la Résistance, des communistes aux
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Ambroise Croizat |
À la charnière de ces différents courants, les démocrates-chrétiens, sous la bannière du Mouvement républicain populaire (MRP), vont porter haut cet idéal de solidarité intergénérationnelle et interclasses jusqu’à la fin de la IVe République (1946-1958) en se réclamant de l’encyclique Rerum novarum (1891) du pape Léon XIII.
Solidarité et universalité, les deux maîtres-mots de la Sécurité Sociale à la française
Pierre Laroque, 1947.L’architecture générale du projet de Sécurité sociale, connue sous le nom de « plan Laroque », est élaborée par Pierre Laroque, nommé directeur général des Assurances sociales après la Libération.
Ce rejeton de la bourgeoisie parisienne, né en 1907 est entré au Conseil d'État en 1929 puis au cabinet du ministre du Travail Adolphe Landry. Sous l'Occupation, il est chassé de l'administration du fait d'une grand-mère juive et rallie la France Libre à Londres. À la Libération, il choisit d'entrer au cabinet du ministre du Travail Alexandre Parodi, Compagnon de la Libération. Celui-ci va inscrire son nom au bas des ordonnances d'octobre 1945 avant de céder son maroquin à Ambroise Croizat
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