Il était pratiquement impossible pour des raisons techniques de
publier ce travail dans un seul message. J'ai donc pris le parti de vous
le livrer en feuilleton jours après jours. Si vous le prenez en route,
n'oubliez pas le principe d'un blog : c'est celui d'un journal. Le dernier est au-dessus de la pile !
DES RIVES DU FLEUVE ROUGE
A LA LONDE-LES-MAURES
Une page d'histoire coloniale
1914 - 1920
étude par Jean-François Guilbaud
Difficile quand on est londais, estivant ou simplement voyageur de passage, de ne pas à un moment ou à un autre fouler ou entendre au moins prononcer le nom de Promenade des Annamites, chemin qui relie aujourd'hui le centre ville à la mer via l'espace de jeu de la Brûlade.
Qui étaient ces Annamites ? Et que venaient-ils faire là ? Pourquoi ont-ils laissé leur nom à ce qui fut primitivement une voie de chemin de fer ?
Dans cet article, nous allons tenter autant que possible de répondre à ces questions.
Construite en 1920 une voie ferrée métrique interconnectait l'usine d'armement Schneider à la ligne du littoral. Elle sera démontée par la suite faisant place à un chemin en grande partie en remblai : la fameuse Promenade des Annamites qui en épouse le parcours jusqu'au pont du Maravenne au niveau de la Brûlade.
Reconstituer l'histoire de cette période et qui plus est sur une zone géographique limitée ne fut pas, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, chose très facile. En effet si les historiens de la grande guerre ont abondement écrit sur les soldats coloniaux ils ont en général abandonné la partie de l'histoire qui s'intéresse aux travailleurs issus des colonies. Par ailleurs les archives sont relativement muettes sur le sujet. Amnésie ?
Si recueillir une bibliographie n'a pas posé de difficulté grâce à l'aide en particulier de la bibliothèque du Musée de l'Immigration à Paris et de la section de Toulon de la Ligue des Droits de L'homme ainsi que d'associations vietnamiennes, rapidement je me suis rendu compte que toutes les études sur le sujet s'appuyaient les unes sur les autres comme dans une ronde, s'auto citant mutuellement, s'alimentant de très peu d'éléments fiables ou vérifiables. D'autres éléments furent également trouvés dans les publications de l'ALPHA (1). Par ailleurs, à de nombreuses reprises j'ai pu constater des confusions sur ce sujet avec la deuxième guerre mondiale, où des vietnamiens ont été également requis et mobilisés dans des conditions assez semblables.
Il faudra donc garder la plus grande prudence et rester au conditionnel concernant certains des éléments qui vont suivre.
Comment, alors qu'il s'agit tout de même d'une histoire dont nous aurions pour beaucoup d'entre nous pu en connaitre les témoins et qui a concernés quelques 50 000 travailleurs (2) annamites si peu d'archives et de documents officiels ? Je me garderai bien de répondre à cette question de manière catégorique mais le peu de cas fait des populations ultramarines et l'histoire des colonisations / décolonisations successives pourrait bien apporter des éléments de réponses. Jetons donc un voile pudique sur des comportements, des politiques, des mentalités et des époques que nous espérons, sans
trop y croire, révolues. Ces interrogations furent également celles d'Alexandre BRIANO dans son ouvrage Les travailleurs coloniaux. Les oubliés de l’histoire dont je recommande vivement la lecture et qui dans un style vivant et plein de charme donne la mesure du problème.
(1) ALPHA (Action Londaise pour le Patrimoine, l'Histoire et l'Histoire et l'Archéologie) Maison des associations Place Allègre 83250 La Londe les Maures.
(2) Il s'agit bien ici de civils, les militaires de même origine étant comptés à part.
Bien sur tous n'étaient pas à la Londe, ni dans la région et il semble impossible d'en
Connaitre le nombre.
Prochain épisode: Et tout commence par une chanson
ann
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire