mardi 15 mars 2016

Georges HEBERT cet illustre inconnu 4/5





                                                     Une personnalité singulière

C'est là que l'on commence à entrevoir la personnalité singulière de G. Hébert. Cet homme qui semble-t-il n'a pas la vocation militaire, devenu marin sans conviction devient un chef efficace et admiré de ses hommes, un des maitres de L'EP en bouleversant totalement la discipline au point d'imposer sa méthode de manière hégémonique. Il est intransigeant, voir tyrannique, inventif, génial et en en même temps dogmatique.
Mais, par son caractère exclusif et rigide, il se fait beaucoup d’ennemis. Alors que sa méthode est en passe de devenir la seule méthode d’éducation physique en France entre les deux guerres, il rencontre d'énormes difficultés.
                                          13
Mais son influence est forte, de nombreux centre "d'hébertisme," les "Palestres", en référence aux gymnases antiques, s'ouvrent dans tout le pays, le plus important étant à Reims. A partir de 1918 et sous son impulsion l'éducation physique s'ouvre aux femmes. Un centre hivernal sera ouvert à La Londe au château Horace Vernet  qu'il dirigera avec son épouse de 1923 à 1929.

C'est sous le régime de Vichy qu'il aura sa plus grande reconnaissance. Ce qui ne sera pas sans conséquences. N'entamons pas un procès qui n'a pas lieu d'être, puisqu'il n'a jamais figuré dans les instances dirigeantes du gouvernement de Pétain ni collaboré.

    14  Le Maréchal Pétain visitant un chantier de jeunesse.

En effet, l'éducation physique fut prise en main à cette période par Jean Borotra. Il a le profil parfait. Ce champion de tennis, est membre des "croix de feu" la ligue antiparlementaire du Col de La Rocque. Il est désigné commissaire général à l’Éducation et aux Sports,  il lance une grande action en faveur de l’éducation physique dans laquelle la MN à une place de choix. Son seul défaut: il affiche ouvertement des idées anti Allemandes ce qui n'est pas du meilleur ton à l'hôtel du Parc (5). En 1942 il est renvoyé, tente de gagner l'Afrique du Nord mais est arrêté, et sera déporté. C'est l'époque de la création des chantiers de jeunesse où l'hébertisme trouve naturellement sa place. Le successeur de Jean Borotra sera le Col Pascot. Hébert est inquiet. Si l'hébertisme se porte plutôt bien, il voit le sport (activité honnie) venir le concurrencer. Il écrit en 42: "certes nous voyons bien que la méthode naturelle a été pris comme base de l'éducation physique générale. Mais en y regardant de plus près, on constate qu'elle se trouve réduite au rôle de simple procédé de travail (…) ainsi le but, sinon avoué, du moins patent est de former finalement des sportifs."

Vient la libération. On épure, les hommes, mais aussi les idées. La MN sans qu'elle soit directement incriminée n'est plus en position hégémonique. Une méthode parmi les autres. Elle ne sera plus enseignée aux jeunes maîtres, juste citée. C'est la disgrâce. Les fédérations se réorganisent, c'est au sein de le FFEP (fédération Française d'Education Physique) que l'hébertisme poursuit sa route.  À 74 ans GH se replie sur lui-même, ses disciples, jeunes pour beaucoup tenteront de moderniser la méthode pour l'adapter au monde d'après guerre. Hébert rigide reste sur ses positions il se comporte

                                          15
 en propriétaire de la méthode (6). Le pape excommunie.  S'en suit des dissensions graves et la quasi disparition de la MN en tant que telle. Georges Hébert s'éteindra en 1957. Ses successeurs tenteront bien de faire survivre la méthode, et continuèrent la formation des maîtres jusque dans les années 60. Mais sans doute était-il déjà trop tard !

(5) Siège du gouvernement de Vichy
(6) En 2013 ses descendants déposeront un brevet de marque auprès de l'INPI

Prochain épisode :  Conclusion et références 
gh

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire